Edward Hopper, figure incontournable de l’art américain
Nighthawks, Edward Hopper - 1942 © Art Institute of Chicago
Alors que le début du XXe siècle est marqué par les avant-gardes et l’expressionnisme abstrait, Hopper cultive lui un réalisme à contre-courant, créant des œuvres d’une grande simplicité, pourtant difficiles à interpréter.
Les toiles du peintre réaliste américain Edward Hopper (1882-1967) se caractérisent par une grande profondeur symbolique, une mélancolie indéniable, une étrangeté attirante, mais surtout par la modernité de leurs sujets, inspirés de “l’American way of life” dont l’artiste nous livre une vision désabusée. Au travers de ses œuvres, Edward Hopper nous donne à voir une vision crue de la réalité et des classes moyennes américaines.
Les œuvres d’Edward Hopper peuvent être rattachées à l’Ashcan School, école de réalisme américain fondée par son professeur, le peintre Robert Henri (1865-1929). Cependant, Hopper ne partage avec cette école que l’idée fondamentale, celle de s’éloigner de l’idéalisation pour aller vers quelque chose de plus vrai, donner une vision dystopique de la réalité, en peignant la vie moderne de tous les jours sans idéalisation. En revanche, ses œuvres sont en opposition avec celles des artistes de l’Ashcan School qui souhaitent rendre dans leurs toiles le mouvement de la ville moderne.
Hopper a une approche de la réalité bien différente de ces artistes : son réalisme se présente surtout comme un réalisme d’atmosphère, métaphysique. L’artiste ne cherche pas à révéler la pauvreté ou susciter une conscience collective de la vie sociale américaine comme peuvent le faire ses contemporains. Il tend plutôt à révéler dans ses œuvres les atmosphères pesantes, angoissantes, des moments quotidiens les moins fructueux.

Room In New York, Edward Hopper – 1932 © Sheldon Museum of Art
Dans ses toiles, Edward Hopper met en scène des personnages qui ne font rien, qui semblent absents, même s’ils sont pourtant bien présents physiquement. Ces personnages sont plongés dans leurs pensées, s’ignorent ou sont dans l’attente de quelque chose dont on ne sait rien… Nous, spectateurs, n’avons aucune information sur la vie de ces derniers : nous ne savons rien de leur histoire, leur passé, leur futur, ni même de leurs pensées ou émotions. Avec ces personnages muets, inactifs et sans expressions, Edward Hopper laisse ainsi la place au silence.
Ce silence, ainsi que l’absence de mouvement et d’activité omniprésent dans ses toiles, sont renforcés par les effets de lumière que l’artiste nous donne à voir : il travaille sur les effets d’une lumière froide, tranchante. Hopper réalise également des compositions très épurées, mettant l’accent sur un vide atmosphérique pesant et oppressant.

Automat, Edward Hopper – 1927 © Des Moines Art Center
Au travers de ces œuvres traduisant l’intimité émotionnelle et physique des personnages représentés, Edward Hopper nous place nous, spectateurs, en tant que voyeurs par le moyen de compositions quasi-photographiques, comme prises sur le vif. Par l’emploi de ce point de vue, Edward Hopper rend notre regard illégitime : nous assistons à des scènes de vie intime auxquelles nous n’aurions pas dû assister.
C’est cette approche de la réalité qu’Edward Hopper nous offre à voir, au travers de scènes intimes, secrètes, voire même taboues, donnant de l’importance et de la visibilité à ces moments banals, mélancoliques, parfois même tristes, caractérisant ainsi à sa manière le mouvement du réalisme américain. L’artiste nous offre de ce fait la vision d’instants de vie privée que nous avons déjà tous connus en tant que spectateur, qu’humain : ses œuvres sont accessibles à chacun d’entre nous, peu importe notre statut social, et sont surtout des œuvres intemporelles !
C’est sans aucun doute cette intemporalité et universalité des sujets traités qui a fait la renommée d’Edward Hopper et de ses œuvres.
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